Photo en noir et blanc d'Agathe, coach et entrepreneur

L’importance du coaching avec Agathe

Plus qu’une interview, Agathe nous partage des informations précieuses sur l’importance du coaching et l’art des questions, et nous livre des exemples sur comment l’intuition et le coaching ont changé sa vie.

Qu’est ce qui t’a mené à faire du coaching ?

Agathe : J’ai toujours aimé les relations et les conversations à deux ; tout ce Ping-Pong qui peut faire avancer ta propre réflexion.

A la base, je suis entrepreneure : j’ai co-fondé en 2015 une entreprise qui s’appelle CetteFamille. J’en suis partie en 2018 pour devenir prof de design.
Un an plus tard, le Covid est arrivé et je me suis retrouvée sans emploi. J’ai alors commencé à faire du mentorat pour les entrepreneurs, mais j’ai remarqué que beaucoup de porteurs de projets arrêtaient l’aventure, souvent pour des raisons liées à leur vie personnelle.

J’avais envie d’accompagner ces gens au-delà du côté technique. Car réfléchir à sa situation personnelle permet de : 

  • Se poser les bonnes questions
  • Savoir pourquoi on fait certaines choses
  • Savoir comment réagir en cas de difficulté
  • Comprendre ses émotions
  • Ecouter son intuition

On peut tous rebondir malgré les galères professionnelles (surtout en tant qu’entrepreneur.e). L’important n’est pas d’avoir l’idée du siècle, mais d’en avoir, de les appliquer et de les adapter. On dit souvent que la clé de la réussite d’une boîte, c’est avant tout son équipe. L’humain est à la base de tout. 

J’ai moi-même appris à mettre des mots sur ces choses là grâce à des concepts lors de ma formation de coach.

 Avais-tu déjà envie d’être coach ou as-tu essayé pour voir ce que cela allait donner ?

Agathe : Je me suis dit que j’allais voir ce que ça donnerait ! Mes clients sont contents des séances, j’adore le coaching. En revanche, c’est très compétitif car il y a beaucoup de coachs, dans un marché qui n’est pas encore très ouvert en France.

Le coaching est plus souvent proposé pour le management en entreprise. Ce sont rarement les gens qui décident de faire appel à un coach. Bien souvent, il faut faire face à une difficulté insupportable pour décider d’appeler quelqu’un.

A l’école, on nous disait que seulement 3% des coachs arrivaient à en vivre. 

Pourquoi a-t-on besoin de coaching ?

Agathe : On a besoin de coaching pour tellement de choses (sourire) ! On peut distinguer deux situations :

  • La première, c’est quand on a des objectifs qu’on n’arrive pas à atteindre
  • La deuxième, c’est quand des problèmes reviennent régulièrement sur notre chemin et qu’on n’arrive pas à les résoudre

La première situation est plutôt positive. C’est quand on pense “J’ai dû mal à gravir la montagne”.

La deuxième, c’est plus quand on a du mal à déblayer son chemin pour avancer.

Le coaching passe par plusieurs choses :

→ Un travail sur les émotions (comprendre ce qu’est une émotion, à quoi elle sert et comment on peut s’en servir pour se rendre compte de ses propres besoins).

→Un travail sur l’estime de soi

→ Un travail sur notre relation avec les autres

On peut également utiliser la PNL (programmation neuro-linguistique) pour opérer des transformations internes.

En fin de compte, on va apprendre à changer la manière dont on se voit dans un système ; c’est-à-dire par rapport aux autres, mais également à soi-même.

Sara : Nous avons toutes et tous des émotions et ce qui rend les choses intéressantes, c’est de savoir les identifier et ce qu’elles représentent  : est ce de la colère, de la frustration, de la tristesse…? Le coaching pousse à travailler sur ses émotions, à aller les explorer et les décrypter. As-tu la sensation que globalement, les gens ne sont pas assez en lien avec leurs émotions et qu’ils ont du mal à les comprendre et à les gérer ?

Agathe : Dans ma vie personnelle ainsi que dans mon cercle professionnel, je rencontre beaucoup de gens déjà bien éveillés sur ces questions ; la plupart sont à l’écoute de celles-ci.

Mais les émotions sont un outil avec lequel tout le monde n’est pas à l’aise. Même en étant le plus grand sage du monde, on peut avoir des émotions et en souffrir.

Sara : Quelqu’un qui a beaucoup travaillé sur lui / elle-même et qui comprend ses émotions, peut-il / elle retomber encore très bas dans des moments “difficiles” ? Ou le coaching apporte-t-il tout de même une base, comme un “filet de sauvetage” sur lequel on pourra toujours se reposer ?

Agathe : Difficile de faire des généralités sur le sujet ; cependant, le coaching apporte des outils pour mieux vivre les situations et arriver à décoder ce qui se joue en nous.

Nous pouvons parler des émotions, qui est notre sujet central. Dans la famille des émotions, il y a trois niveaux : 

  • Les émotions
  • Les sentiments
  • L’état d’âme

Les émotions

Chaque émotion fonctionne comme un tableau de bord et il faut comprendre qu’il y a un besoin derrière (nous parlerons ci-dessous des 4 émotions principales) : 

  • La joie : Le besoin de partager
  • La colère : Le besoin de redéfinir ses limites et de les réaffirmer
  • La tristesse : Le besoin de faire de la place pour un changement et acquérir quelque chose de nouveau
  • La peur : Le besoin d’explorer et d’être rassuré

Ces émotions ont une réaction physique dans le corps. Par exemple, la colère peut déclencher une boule au niveau de la poitrine ; la tristesse peut nous rendre las et lourd…

→ La durée d’une émotion dure quelques secondes et est une réaction immédiate à un évènement 

Les sentiments

Il y a également les sentiments : culpabilité, excitation, apaisement… Ce sont des déclinaisons des émotions qui se jouent sur des temporalités différentes (de quelques minutes à quelques jours)

→  Les sentiments eux, sont de l’ordre du ressenti mental (“senti-ments”). C’est-à-dire que le cerveau rejoue une émotion.

L’état d’âme

C’est un troisième niveau plus profond : comme une lame de fond qui va influencer les sentiments et, par extension, les émotions. On peut par exemple, avoir une lame de fond avec une énergie basse et tout de même avoir des moments de joie et d’excitation.

On peut cependant avoir une influence sur notre état d’âme, ce qui va avoir des répercussions sur les sentiments et donc, les émotions.

Nous allons réagir différemment à une situation selon notre état d’âme et les sentiments qui nous traversent. La grande clé, ce sont nos pensées, car elles créent nos émotions. C’est d’ailleurs tout le principe de la PNL (programmation neuro-linguistique), qui va dans les deux sens : 

  • Grâce au langage, on arrive à comprendre certaines choses sur les connexions neuronales 
  • Par le langage, on peut modifier ces connexions.

Les mots que nous allons choisir, les constructions de phrases ainsi que les intonations sont autant de choses qui vont nous permettre de comprendre l’état mental dans lequel nous nous trouvons.

→ La durée d’un état d’âme peut durer plusieurs jours à plusieurs mois, voire, plusieurs années.

Sara : Un simple changement de pensée peut-il instantanément changer son état d’âme ? Un état dépressif peut-il rester encore plusieurs mois malgré ce changement ?

Agathe : Chaque cas est différent, je vais donc te répondre avec ma propre expérience. Il va me falloir plusieurs sessions et ajustements pour transformer mon état d’âme. Comme c’est un réequilibrage énergétique, beaucoup de choses entrent en compte : 

  • Les pensées que j’entretiens
  • L’énergie des gens avec qui je passe du temps
  • L’alimentation & hygiène de vie
  • La stimulation intellectuelle
  • L’environnement

Il faut travailler sur son état d’âme pour le modifier. Pour certaines personnes, cela peut-être instantané ; il peut y avoir un déclic dans le cadre d’une révélation.

Par exemple, dans le cadre de mes sessions de coaching, il y en a pour qui beaucoup de choses changent entre deux séances ou au cours même d’une séance.

 Le coaching me fait penser à Socrate qui posait des questions à ses élèves afin qu’ils se découvrent par eux-mêmes. Parlez-vous de ce courant philosophique en coaching ?

Agathe : Très bonne intuition ! C’est ce qu’on appelle la “maïeutique”, le fait d’accoucher de ses propres solutions est une des clés fondamentales du coaching.

En tant que coach, certaines règles sont à respecter (et ce n’est pas toujours facile à appliquer) : 

  • S’effacer, effacer ses propres pensées pour être dans une posture neutre
  • Ne jamais donner de conseils
  • Éviter les inductions ; si nous en faisons une, on colore la perception du coaché et on peut faire un transfert, ce qui pourrait se rapprocher de la manipulation (c’est à tout prix ce qu’on veut éviter !).

En s’appliquant à ne pas juger et à dissocier sa propre situation de celle du coaché (c’est le travail d’une vie), c’est avec cette intention qu’on arrive à faire “accoucher” la personne de ses propres réponses.

Donner des conseils peut créer de la frustration : à la fois pour le coach si ses conseils ne sont pas suivis ; à la fois pour le coaché qui pourra ressentir de la gêne s’il ne les applique pas.

 Y a t-il des exercices que tu pratiques avant une séance de coaching ?

Agathe : J’ai ma trame, ainsi que mes exercices sous la main pour la séance. Avant de commencer, je prends le temps de respirer pour m’ancrer. Je relis les notes de la séance précédente et ensuite, je suis à fond dans l’écoute.

C’est pour cela que j’affectionne les séances par téléphone : je peux couper internet et je n’ai donc aucune notification qui arrive, aucun écran.

En étant dans une vraie écoute active, complètement centré.e vers la personne, on lui apporte un immense soutien émotionnel. Ce qui ne veut pas dire qu’on doit tout entendre sans réagir.

Le coaching est un subtil équilibre entre challenge et soutien. En écoutant la personne, je peux comprendre ce qui se passe dans sa tête et avoir de l’empathie. Je la challenge en la mettant face à ses contradictions avec bienveillance (et c’est important qu’elle le sente).

 Arrives t-il que tu doives interrompre une personne pour intervenir ?

Agathe : Oui cela arrive ; on appelle cela de la méta-communication. C’est-à-dire que l’on va interrompre momentanément l’échange pour communiquer ce qu’on ressent.

Un exemple de ce qu’on peut dire : “Excuse-moi, je vais t’interrompre quelques instants pour te partager mon ressenti. Je sens une dissonance entre ce que tu dis et ce que tu as au fond de toi. Qu’en penses-tu ?”

 As-tu déjà eu une situation où une personne a mal pris cette méta-communication ?

Agathe : J’ai le souvenir d’une coachée qui avait tiqué car ce que je lui avais dit n’était pas très agréable à entendre. Mais elle a vite changé de posture en se disant que c’était déplaisant, mais que ça lui ferait également du bien. Elle s’est vite rendue compte que derrière ce mot qui était dur à entendre et qui pouvait alimenter son propre jugement, il y avait également la possibilité de s’en sortir et de reprendre le dessus sur la situation.

Cela marche d’autant mieux lorsqu’un lien de confiance s’est instauré et que la personne ne doute pas du soutien émotionnel que je peux représenter pour elle.

Un accompagnement en coaching n’est pas un long fleuve tranquille :  on passe par des phases dures parce qu’on prend conscience de certains schémas ; on se rend compte d’erreurs de perception… Ce n’est pas toujours simple de sortir d’un cadre qu’on a mis une vie à construire.

 Lorsque j’avais fait des séances avec toi, j’avais cette sensation que tout était possible et que j’étais capable de beaucoup plus que ce que j’imaginais. La réussite est-elle plus reliée à l’émotionnel et aux croyances ?

Agathe : Ce sont des éléments qui te permettent d’avancer mais qui ne suffisent pas : un autre axe important est le passage à l’action : A quoi t’engages-tu d’ici la prochaine fois ? Que souhaites-tu mettre en place ?

Toute cette réflexion amène à des prises de décisions et une mise en mouvement. On ne peut pas changer grand-chose sans changer sa manière de faire.

Les croyances peuvent t’aider à bouger et à voir les choses différemment. Je te donne un exemple concret car plusieurs personnes m’ont contactée pour faire décoller un business : Elles pouvaient penser que ça ne décollait pas parce qu’elles étaient nulles, mais, en réalité, si elles faisaient le point, il y avait encore beaucoup de choses qu’elles n’avaient pas mises en place. Ça n’a rien à voir avec le fait d’être nulle !

Il faut regarder tous les champs possibles et observer tout ce que tu peux encore faire. Après ces actions faites, on en reparlera pour continuer d’avancer.

 Qu’est ce que l’intuition pour toi ?

Agathe : Nous sommes des êtres vivant dans un écosystème, dans un environnement. Il y a des choses que nous ne voyons pas et qu’on ne sait pas encore nommer aujourd’hui. J’ai cette croyance très forte.

Il y a beaucoup de signaux autour de nous auxquels nous pouvons décider d’accorder de l’importance ou non. 

L’intuition, c’est le fait d’être à l’écoute de son corps et de ses ressentis. Ensuite, c’est être aligné : décider d’emprunter ce chemin parce qu’on sent qu’il y a un alignement avec nous-mêmes et qu’on y croit.

Je dirais que c’est également le fait d’arrêter un peu son mental et d’être à l’écoute d’autre chose : ses ressentis et les messages qu’ils apportent.

L’intuition arrive généralement dans le cadre d’une décision, d’un changement de vie.

Pour te donner un exemple, en 2019, j’ai passé un weekend à Lisbonne. A ce moment-là, j’étais pleine de hauts et de bas, d’indécisions. J’avais du mal à trouver ma place. C’était l’année qui a suivi mon départ de CetteFamille et je n’avais connu que ça comme expérience professionnelle depuis la fin de mes études, la suite était floue. 

Durant ce weekend, quelque chose s’est passé en moi. Tu me demandais s’il y avait des changements de lame de fond qui étaient possibles et là, c’était le cas.

Trois jours à Lisbonne m’ont donné trois semaines d’adrénaline ; j’étais excitée tout le temps, je dormais 5h par nuit, j’allais courir 10km pour me calmer avant de commencer ma journée…

Quand l’adrénaline est redescendue, je n’étais pas triste mais je savais que j’avais envie de revenir à Lisbonne. Rien ne me retenait à Paris et tous les gens rencontrés au Portugal semblaient heureux. J’avais une bonne intuition.

J’y ai passé 12 jours pour comprendre comment se faisait une transition vers le Portugal quand on est français, quel était le marché du travail, ce qui pouvait plaire, et à qui avec mes compétences.

J’avais rencontré beaucoup de monde et, quand je suis revenue, j’avais toute une bande de copains.

Beaucoup de gens me demandent : “T’as pas eu peur ? Comment as tu pris cette décision ?”
Ma réponse, c’est que j’ai eu une bonne intuition.

 Peux-tu t’auto-coacher ou as-tu besoin de quelqu’un ?

Agathe : Les deux : j’arrive mieux à décoder les situations et à gérer les choses. Je sais mieux m’écouter et agir en conséquence.

Cependant, sur des sujets de fond, j’ai besoin d’être aidée car c’est dur de tenir un miroir.

Lorsqu’une émotion désagréable arrive -il n’y a pas d’émotions négatives-, je souffle un coup et me demande ce que ça veut dire : par exemple, quand je reproche quelque chose à quelqu’un, je me demande :
→ Qu’est ce que ça veut dire de moi à ce moment-là ?
→Qu’est ce que j’attendais de cette personne ?

Où mets tu la limite entre essayer de comprendre une personne et dire STOP parce qu’elle a dépassé tes limites ?

Agathe : Pour être honnête, je n’ai pas toujours la réponse à ça. Il y a des moments où je suis à fleur de peau et cela peut-être compliqué d’avoir le recul nécessaire. J’ai tendance à me remettre beaucoup en question.

Lorsqu’une personne a un changement de comportement, j’ai tendance à penser que c’est de ma faute. La vérité, c’est qu’il ne faut rien prendre personnellement (cf. les accords toltèques) et se dire que la personne vit probablement quelque chose de compliqué de son côté.

Sara : Je te posais cette question car je suis moi-même très sensible à ce que les gens pensent de moi. Je me remets sans cesse en question. Je me demande comment trouver ce juste milieu entre “Là je vais m’excuser / là, c’est l’autre personne qui a dépassé les bornes”.

Agathe : Dans une relation, il y a trois choses :

  • Son bout de la relation
  • Le bout de la relation de l’autre
  • Le milieu : le lien entre les deux bouts

La seule chose sur laquelle tu puisses agir c’est ton bout de relation. Pour une relation vertueuse où chacun s’apporte, il faut que chacun considère qu’il à 60% du travail à faire. Si chacun considère que c’est 50/50, qui va faire le pas supplémentaire vers l’autre ?

Quand les deux sont dans cette logique du pas supplémentaire, on a une relation équilibrée avec une vraie écoute et travail.

Cependant, 60%, ce n’est pas 90% ! 

 Y a t-il des qualités de base à avoir pour être coach ?

Agathe : Oui il y en a plusieurs : 

  • Savoir écouter
  • Se remettre en question
  • Avoir de l’empathie
  • Avoir la capacité d’être dans l’instant présent. Il doit y avoir une énergie qui passe pour qu’il y ait une vraie transformation.

C’est compliqué d’être coach sans avoir ces qualités mais ça se travaille !

L’intention positive est également importante ; c’est-à-dire avoir une intention de bonté et de don envers l’autre. L’optimisme est également très important parce que ça se transmet. En fait, je n’arrive pas à imaginer un coach qui serait pessimiste !

En PNL, il y a quelques principes clés que j’aime beaucoup : 

  • Chacun fait de son mieux
  • Tout comportement détient à son origine, une bonne intention.
  • Quand une personne fait quelque chose, elle a toujours une intention positive. Pour elle, elle a d’excellentes raisons.
  • Les comportements sont à distinguer de la personne, de son identité, car on peut toujours changer son comportement.
  • Chacun de nous possède les ressources nécessaires pour évoluer, atteindre des objectifs ou résoudre un problème. Si nous ne disposons pas des ressources dont nous aurions besoin, nous possédons la capacité à les acquérir.

Et j’aime beaucoup celui-ci :

  • Il n’y a pas de modèles plus vrais mais certains sont plus aidants que d’autres.

Lorsque j’entends des discours très négatifs sur une situation et que je suis à court d’arguments rationnels, même dans un cadre amical, je demande à la personne “à quel point cela te fait-il du bien de penser ça ?”

Sans vouloir faire d’amalgame : lorsqu’on a une situation familiale où quelqu’un est énervé contre un parent, il y a beaucoup de manières de voir les choses ; tu peux rester dans la position que tu t’es construite avec le temps, ce qui est normal, mais tu as également mille manières de regarder la situation.

Si tu changes ton regard sur la relation, tu changes TON bout de la relation. Tu peux décider d’arrêter de voir ton père comme un radoteur borné et voir les choses autrement.

Il y a un sujet qui revient beaucoup dans notre génération et c’est le rôle des parents dans la maison. Quand on est adulte et qu’on revient chez ses parents, il y a souvent un décalage dans la gestion des tâches ménagères. Alors qu’on a tendance à faire les choses différemment

Le système qu’ont choisi nos parents est différent du nôtre et finalement, on peut avoir un regard critique dessus mais on n’est pas dans leur système. Si on estime qu’un des deux est victime de la situation, en souffre- t-il vraiment ? Souhaite-t-il s’en extraire ? Peut-être que non.

Si on en souffre, dans ce cas-là, il faut se demander comment on peut faire pour changer les choses.

En tant que coach, il y a forcément beaucoup de choses qui se sont profondément intégrées en toi. Cela joue t-il sur tes relations personnelles / amicales ? T’arrive t-il de ne pas oser poser les bonnes questions pour éviter de prendre une posture de coach ?

Agathe : C’est une super bonne question et un énorme sujet. Quand des amies me parlent de ce qu’elles traversent, je ne donne pas mon avis sauf si on me le demande. Cela peut m’arriver de demander : “Veux-tu que je te réponde en tant qu’amie ou en tant que coach ?”

Tout comme lorsque je me plains d’une situation, souvent, je n’ai pas envie qu’on me coach ou que l’on me trouve de solutions ; j’ai juste envie de vider mon sac. Cela peut m’énerver de recevoir un conseil non sollicité et donc, je m’abstiens également de le faire.

Coacher quelqu’un lorsque ce n’est pas sollicité peut mener à des frictions.

Sara : As-tu des moments où tu penses ne pas pouvoir faire autrement à part lui dire ce que tu penses ?

Agathe : Oui, dans ce cas, je parle de mon ressenti, sans poser de questions. Je peux simplement dire : “J’observe ça, c’est ma manière de voir les choses, qu’en penses-tu ?”.

Grâce au coaching, je me suis rendue compte que j’avais ce besoin constant d’aider. Depuis, je sais que ma valeur n’est pas corrélée à l’aide que je peux apporter aux autres. Cela a été une énorme révélation personnelle ; j’essaie d’aider seulement quand on me le demande.

Y a t-il des choses que tu n’aurais pas pu faire sans le coaching ?

Agathe : J’aurais pu les faire mais cela m’aurait demandé plus de temps.

Que penses-tu de la phrase “Fake it until you make it” ; le fait de se plonger dans un alter-ego jusqu’à le devenir ?

En coaching, on parle de l’ombre -une partie de soi qu’on a refoulée-. Généralement, c’est la partie de soi que l’on déteste ; cette partie est présente et refait surface par moments. C’est important de pouvoir l’identifier et de l’intégrer dans sa personnalité pour qu’elle nous aide. C’est comme une émotion : l’important c’est de voir le message qu’il y a derrière.

On ne va pas inventer une identité comme un alter-ego mais on va aller creuser cette part d’ombre. Tout l’enjeu est de pouvoir mettre de la lumière dessus afin de prendre conscience des mécanismes et de s’en débarrasser.

Très souvent, les problèmes viennent du fait que l’on n’a pas fait la paix avec cette ombre.

Le coaching, c’est fait pour qui ?

Agathe : Pour tout le monde, à condition d’avoir envie de bouger, de savoir se remettre en question, et d’avoir envie d’explorer certaines choses. Il faut donner de sa personne et avoir envie d’être challengé.e pour résoudre un problème et atteindre ses objectifs.

Sara : Le coaching devrait être mis au même niveau que la psychologie, ainsi que les autres moyens qui sont aujourd’hui disponibles pour nous accompagner sur le chemin de la santé mentale. Parce que ça peut énormément aider !

Agathe : Complètement. Cela fait vraiment du bien. Il y a tant de choses à faire pour que les gens se sentent mieux, que le monde tourne mieux. Il faut prescrire des sessions de coaching à ses proches !

Sara : Je prends un exemple que j’ai vécu : Il y a quelques années, je fumais. Lorsque j’ai voulu arrêter, j’ai été accompagnée par une hypnothérapeute et cela a bien marché : Elle a induit en moi une sensation de dégoût par rapport à la cigarette. J’avais cependant également une grande volonté d’arrêter de fumer.
Je me demande donc, si c’est plus sain d’arrêter en faisant du coaching ? C’est-à-dire de manière totalement consciente, sans induire quoi que ce soit dans ma tête ? 

Le coaching m’a aidé pour des choses bien plus difficiles que d’arrêter de fumer, et cela n’aurait peut-être pas fonctionné avec l’hypnose.

Ma question est donc : Vaut-il mieux essayer de comprendre pourquoi on a commencé à fumer et pourquoi on continue plutôt que de simplement demander à quelqu’un de nous en dégoûter ?

Agathe : Il y a un pan de psychologie dans ce que tu viens de décrire : La psychologie, c’est une étude du passé pour comprendre le présent ; Le coaching, une étude du présent et des systèmes actuels afin de les comprendre et de les modifier.

Tout est complémentaire : il n’y a pas une meilleure pratique que l’autre car cela dépend des besoins. Cependant, le coaching est plus holistique : lorsque tu vas voir un hypnothérapeute, c’est pour une raison précise, pour changer ta réaction face à un sujet donné.
L’hypnothérapeute va parler à ton inconscient qui est relié à l’ombre dont je parlais.

En coaching, on essaie de comprendre tout l’environnement actuel et on se donne une limite de temps ainsi qu’un nombre de séances, contrairement à une psychothérapie où la durée est indéfinie.

Aimerais-tu partager quelque chose pour les lectrices / lecteurs ?

Agathe : N’attendez pas d’être au plus mal pour améliorer votre situation. Utilisez tous les moyens qui sont à votre disposition. Investir dans du coaching, c’est investir en soi. Et investir en soi, ça paie, notamment quand on parle à la bonne personne dans les bonnes circonstances.

Pour contacter Agathe : Inline – Coaching


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