Virginie a un compte instagram qui attire directement l’oeil : rempli de couleurs, de vidéos et de conseils, il dégage une énergie qui donne envie d’en savoir plus.
Hello Virginie ! Avant de rentrer dans le vif du sujet, peux-tu nous dire comment en es-tu arrivé à pratiquer ce style de vie aujourd’hui ? Avais-tu des problématiques de santé ?
Bonjour Sara et merci de ton intérêt. L’hygiène de vie que l’on s’applique, qu’elle soit en accord avec nos besoins ou non, est toujours en lien avec ce que l’on expérimente sur les 3 plans : physique, mental et spirituel. Et c’est ce que j’essaye d’intégrer dans ma pratique professionnelle et personnelle.
Pour ma part, les changements se sont étalés sur les 15 dernières années et continuent d’opérer. A chaque instant notre prisme d’observation change et l’on doit s’adapter, s’ajuster. On est loin du remède rapide et miracle.
Différents problèmes de santé ont jalonné mon parcours et ont changé mon état d’esprit. J’en parle peu, je suis peu douée en storytelling et pourtant je pense que cela peut être utile.
Pendant mes (premières) études à Lyon en esthétique et cosmétique j’ai vu mon corps se couvrir « littéralement » d’eczéma. Un eczéma érythrodermique à plus de 80 % de la surface corporelle.
Cela s’est fait progressivement jusqu’à devenir insupportable. J’ai eu le parcours classique :
- Cortisone crème
- Recherche d’allergène
- Remèdes de grand-mère
- Rebouteux
- Cure pour le foie (parce que la personne de la boutique bio a dit qu’il fallait que je soutienne mon foie)
- Photosensibilisants et cure d’UV
- Crème d’immunosuppresseurs
- Et rebelotte, Cortisone, remèdes de grand-mère,…
Un jour j’ai dit STOP ! J’ai suivi le meilleur conseil que m’a donné un dermatologue dont je chérie encore le nom aujourd’hui : partir 3 semaines en cure à Saint Gervais les Bains le Fayet. Je suis repassée par la case cortisone (bien utilisée) mais surtout j’ai tout arrêté. - J’ai eu un rythme apaisant
- Plus de stress de la formation de formateur que j’avais entamé à l’époque à la chambre de commerce
- Des repas complets et équilibrés
- De l’exercice physique, le grand air et du soleil
- Je me suis faite une amie sur place avec qui on a partagé cette cure
- De l’amour, je me suis sentie écoutée et reconnue dans ma souffrance par mes parents, mes amies et mon dermatologue.
Et puis, la magie a opérée. Le : « Vous ne pourrez jamais vous en débarrasser il faut vivre avec. » s’est transformé en « L’eczéma n’est plus jamais revenu ». J’ai dû avoir dans les 15 dernières années 3 petites plaques qui ont disparu dès lors que j’ai entendu le message du corps : repos et complétude.
Je me rappelle m’être dit à l’époque : « Je me promets que si l’eczéma ne revient plus je consacrerai mon temps à prendre soin de moi.» Un peu ego-centré, cependant c’est ce qui m’a permis aujourd’hui de continuer d’avancer sur ce chemin de l’accompagnement et du bien-être. Surtout de comprendre que nous sommes plus qu’un bilan sanguin, qu’un nombre de calories à consommer, ou qu’un dogme à suivre.
Depuis, mes plus gros challenges ont été des hémorragies post-partum pour mes deux enfants et des crises de vertiges dont le diagnostic a été : Vertiges de Ménière.
Comment est ton état de santé aujourd’hui ? As-tu encore des problématiques ?
Aujourd’hui je suis en forme. Je sais gérer mes vertiges et leurs crises. Je n’ai d’ailleurs plus refait de grosse crise vertigineuse depuis une année. J’explore cela à mon rythme. J’en parle peu parce que, même si je suis intimement persuadée que l’association de l’hygiène alimentaire, du Yoga, de l’ayurveda, de la méditation, du contact à la nature, à l’amour de ses proches, de l’écoute de soi sont les réponses à l’équilibre vers lequel je tends, il ne s’agit que de ma propre expérience. Il faut se méfier de l’identification, c’est un processus fort. Nous ne sommes pas une pathologie, elle est le fruit d’un dysfonctionnement de
notre intelligence biologique, elle est le reflet de notre intimité, de la somme de nos choix, du terrain et de l’environnement dans lequel on évolue. Il est difficile quand on est dans le dur de comprendre qu’on est à l’origine de beaucoup de nos maux.
J’ai conscience d’être d’une génération soumise à l’explosion de beaucoup de pathologies dites de civilisation.
J’accompagne mais avec prudence.
Le rôle du Yoga, de l’Ayurveda, et celui que j’essaie d’avoir, c’est celui de remettre de la conscience.
De la conscience dans ses choix. Il ne s’agit pas que de conseiller plus de végétal, des graines germées, des vitamines, du magnésium ou encore des rituels d’hygiène de vie comme des solutions miracles, mais de ramener de la conscience dans leur mise en place. Comprendre pourquoi, quand l’évidence nous pousse à changer, les résistances s’installent? Pourquoi, quand je sais ce qui est bon pour moi, je ne passe pas à l’action ? La réponse est souvent là.
Un des posts qui m’a intéressé c’est que tu parles du trempage des céréales et des légumineuses. Pourquoi est-ce important de le faire et qu’est-ce que ça change ?
Il est vrai que ce post a eu du succès et qu’il continue de faire couler de l’encre que se soit ici ou chez d’autres personnes qui partagent le même type d’infographie. Il questionne car il bouscule nos habitudes. « Mais pourquoi faire tremper ?? Je ne l’ai jamais fait jusqu’ici. »
Voici pourquoi :
Les céréales, légumineuses et autres noix et haricots sont recouverts d’acide phytique. Un composé dit antinutritionnel qui constitue les nutriments de la plante pour sa future croissance.
Faire tremper les grains permet de les faire prégermer. La graine est activée et baisse la garde.
Consommés sans trempages préalables, ces composés ralentissent l’absorption de certains nutriments pouvant entrainer des difficultés digestives voir des carences. Les temps de trempage sont différents en fonction de chaque grain.
Et OUI ! Il faut faire tremper le riz. NON on ne fait pas tremper les légumineuses pré cuites en conserve par contre on les rince de leur jus de conserve. Tu l’auras compris je ne suis pas team Aquafaba avec l’eau de conserve d’une boite de pois chiche.
Mais on peut ajouter aussi que prétremper permet de faciliter la digestion, parfois cela suffit pour réduire les gazs et ballonnements.
Quelles sont les choses qu’on ne devrait jamais manger pour être en bonne santé ?
RIEN ! et à la fois plein de choses !
Je m’explique : En soit, nous devons avoir un bon feu digestif qui nous permet de tout digérer et de nous défendre contre les indésirables. D’autant plus quand c’est occasionnel, que l’on mange de tout, sans excès. Il y a le classique : c’est la dose qui fait le poison. Oui et non. Aujourd’hui pour un perturbateur
endocrinien il suffit d’une fois au mauvais moment pour qu’il ait un impact sur la santé.
Je sais que ma réponse est floue, on est habitué aux dogmes en nutrition. Les pours et les contres.
Les décrypteurs de tendances qui ont toujours un buzz, un nouveau chiffre, une nouvelle étude. Ce qui est bien ou pas bien.
Mais rien n’est si simple. Je dirai qu’il faut manger de tout, au bon moment, dans la bonne quantité, dans les meilleures conditions au regard d’un besoin individuel. Tout ce qui est à proscrire c’est ce qui est consommé sans aucune conscience.
Nous sommes une société habituée à l’abondance. Nos questions sur ce qu’il faut ou ne faut pas est l’ignorance de notre propre fonctionnement et le fruit de nos privilèges. Et je m’inclue bien évidemment ici.
L’exemple le plus courant auquel je suis confronté est tout simplement celui de manger alors que l’on n’a pas faim. « Parce que nous sommes habitués à prendre un petit-déjeuner, le repas le plus important de la journée. A finir notre assiette parce qu’il y a d’autres personnes qui meurent de faim. Parce que le soir c’est le seul moment où tout le monde est autour de la table alors on mange. »
Tout ceci est un récit, le fruit de conditionnements où l’on mange sans faim.
Mon conseil serait de réapprendre à écouter sa faim et sa satiété, puis ensuite cela devient plus clair de savoir ce dont on a besoin et ce qui n’est pas digeste pour soi.
Est ce que l’alimentation peut jouer un rôle sur la souplesse (physique et mentale) ?
Oui. Sans aucun doute. C’est d’ailleurs la première chose qu’on ressent quand on installe une pratique de yoga et de méditation quotidienne. Il en est de même pour le lien entre qualité du sommeil et souplesse physique et mentale.
Une pratique à jeun le matin après avoir fait un repas léger et tôt la veille et une pratique le matin à jeun après un repas lourd la veille sont deux expériences bien distinctes.
Au regard de l’abondance « alimentaire » dans laquelle nous vivons, manger moins apporte plus.
Cela amène plus de clarté, plus de légèreté et donc plus de discernement. On parle du système digestif, de notre métabolisme et de l’organe du mental.
Dans la pratique du yoga on se réfère souvent aux Yogas sutras de Patanjali. Ce texte explique les 8 piliers du Yoga (ashtanga yoga) : Yamas, Niyamas, Asanas, Pranayamas, Pratyahara, Dharana, Dhyana, Samadhi. Les deux premiers piliers sont en rapport aux principes relationnels et individuels. Dans ces principes nous avons Saucha, le principe de pureté. De nettoyage, de conscience de ce que l’on met dans son corps et cela arrive avant même la pratique posturale. C’est un lien indéniable de l’importance du discernement de ce que l’on ingère sur tous les plans pour que les bénéfices de la posture soit présent et que l’objectif soit atteint : soit l’état de Yoga.
Aujourd’hui on ne suit pas ces piliers chronologiquement, on entre en occident dans le monde du Yoga le plus couramment via la pratique posturale et naturellement cela infuse les autres sphères de nos existences. Si cela fait plusieurs années que l’on pratique en ne regardant que la finalité
d’une posture aboutie sans conscience du souffle et sans que cette pratique porte ces fruits au-delà du corps c’est qu’il faut changer de professeur.
Qu’est-ce que le yoga t’a apporté ? Depuis quand le pratiques tu ?
Tellement ! J’ai découvert le yoga au cours d’un voyage en Inde. Un séjour dans un ashram à Rishikesh. En 2011. Le récit classique j’ai l’impression. Cependant quand j’ai découvert le Yoga je ne savais pas que j’allais le pratiquer, je n’y connaissais rien, j’étais pleine de conditionnements et de préjugés. Ce n’était pas un séjour initiatique qui nourrissait un feed instagram. C’était un voyage du
cœur, une amie rencontrée à Londres se mariait à Gandhinagar et ce voyage à bouleversé mes sens.
Ma première pratique je me suis demandée ce que je faisais là, au milieu de ces gens perchés. Et malgré la résistance de mon mental, il y a une graine qui s’est plantée et qui a germée. C’est la puissance du Yoga, au-delà des représentations et des conditionnements. On a tous un terreau fertile prêt à recevoir des graines du changement. Chacun(e) dans son domaine, à son échelle.
En rentrant je n’ai pas poursuivi la pratique, c’est de temps en temps que je suivais un cours en ligne par ci par là. Puis j’ai décidé de réellement suivre un cours, je veux dire avec régularité, avec engagement. J’ai rencontré une professeure qui diffusait exactement ce que j’avais reçu à l’ashram.
Coup de cœur, je n’ai plus loupé un seul de ses cours. Ce qui est différent maintenant puisque j’enseigne, que ma pratique est devenue autonome, mais si j’ai besoin d’être guidée je sais où la trouver. Pour moi un bon professeur nous motive même sans sa présence, sans réseaux sociaux ou groupe whatsapp. C’est ce qu’il diffuse qui vous touche et cela se rappelle à nous en cas de besoin.
Il se trouve que sa fille est née dedans, enseignait depuis son adolescence, a grandi proche d’Amma, a appris de la lignée de Krishnamarya et Desikachar et forme les futurs professeurs depuis de nombreuses années donc j’ai glissé sur la vague et son énergie a réveillé la mienne.
Et tout a changé. Personnellement et professionnellement. Le yoga nous rappelle ce que l’on a oublié : l’énergie, la confiance, ce qui se cache derrière la souffrance, notre responsabilité, la joie, la connaissance de soi, la clarté et la foi. C’est l’outil miraculeux qui me permet de transmettre à chaque cours ce qui me tient à cœur. De transmettre de cœur à cœur dans un moment d’écoute.
Des clefs sur le souffle, le stress, le quotidien, les relations, l’environnement, l’actualité, l’alimentation, le lien aux saisons, les Detoxs saisonnières, les rituels, …
Dans un parcours de réorientation multiple, le yoga m’a permis de fusionner tout ce que j’ai acquis de façon théorique et empirique. Et c’est en constante évolution, c’est le travail d’une vie j’imagine.
Mais maintenant la clarté prend le pas plus rapidement sur les doutes.
Le corps change, le mental change, son énergie change, la conscience de l’autre change.
Quand as-tu décidé de te lancer en ligne pour parler de toutes ces connaissances ? En vis-tu aujourd’hui ?
Ouh la la ! Cette question me fait sourire. Si tu savais. Je crois que j’utilise insta depuis sa création.
J’ai eu des moments de partage, d’absences courtes et longues, j’ai supprimé tous mes réseaux puis j’en ai recréé. J’ai eu des blogs que j’ai arrêté. Je n’ai jamais cessé de partager mais aujourd’hui cela est plus visible. Je n’ai jamais eu de stratégies, de compréhension réelle des plateformes que sont les réseaux sociaux. Le jour où j’ai compris qu’aujourd’hui on ne pouvait plus utiliser les réseaux comme à leurs débuts, avancer sans stratégie quand on a envie de faire porter un message ou développer une activité, tout a changé.
Surtout il faut se détacher de ce que l’on regardait il y a 10 ans : les likes et le nombre de followers.
Il ne faut pas poster pour poster. Il faut être au clair avec ce que l’on a envie de transmettre et surtout amener une valeur ajoutée. Générer l’envie de changer, cela à un impact sur soi et sur les autres et c’est cette onde de changement positif que je cherche à générer.
Il ne faut jamais arrêter d’essayer, de se remettre en question et d’avancer. A chaque étape je me suis toujours dit : si cela aide au moins une personne alors je serai satisfaite. Et depuis le début des Detox douces que je proposais au début uniquement à mes élèves de yoga, il y a au moins eu 60/70
participations à ces sessions. Une vingtaine sur la dernière. Et au début je faisais cela gratuitement, pour 2 ou 3 personnes, c’est uniquement depuis peu que je mets un prix dessus.
Donc depuis que j’utilise les réseaux j’ai toujours transmis autour de mes sujets de prédilection.
Les réseaux seuls ne me génèrent pas de revenus, mais un complément. Avec mes produits en ligne : Ebook et Detox douce. Je pense de plus en plus à développer le social selling ou l’affiliation.
C’est une réflexion avec laquelle je suis transparente. Les réseaux, tout comme l’argent sont un outil de réalisation que l’on peut utiliser intelligemment quand cela sert une intention juste.
Cela complète les cours de Yoga collectifs et individuels et les consultations en prévention santé que je propose.
Il y a des mois où je génère 2000€ (cours, ateliers, week-end, consultations), d’autres 600€ et des mois où je ne génère rien. Notre priorité sont nos enfants et la vie s’organise autour d’eux. Je suis présente pendant les vacances scolaires, les mercredis et tous les soirs à la sortie de l’école, cela a un impact sur la vie d’une auto-entrepreneure mais notre modèle familial permet cette
organisation pour le moment. Nous avons trouvé notre système vertueux.
Que proposes tu comme accompagnement (ou autre) ?
J’enseigne le yoga en cours collectifs mais également en cours individuel. L’enseignement que j’ai reçu est celui du Viniyoga de la lignée de Krishnamacharya. Nous sommes sensibilisés à l’adaptabilité, la progressivité et au yoga Chikitsa, un yoga de la santé et individualisé. Idéalement
chaque élève devrait tendre vers l’autonomie et pour cela il est primordial d’adapter la pratique au moment de la vie, au besoin du corps, ses limites physiques, ses problèmes de santé, … afin de partir de là où nous en sommes. En collectif nous suivons une intention commune et l’effet du groupe est important pour la régularité et la motivation mais aujourd’hui beaucoup de pratique yogique ne sont pas adaptées en collectif ce qui entraîne de mauvaises habitudes et parfois des blessures. Il m’est déjà arriver d’avoir des élèves qui pratique une chandelle en plein milieu de la séance alors qu’elle n’a pas été guidée et qu’elle ne fait pas partie de la construction. Ou bien des
élèves qui attendent une relaxation à chaque séance. Tout ceci est le fruit d’habitudes et de conditionnement. Un professeur ne fait pas sa séance en même temps que ses élèves, il est là pour eux, tourné vers eux, il donne sa séance et la guide au maximum oralement. S’il n’y a pas de conscience du souffle ce n’est pas du yoga mais du fitness. C’est très bien le fitness, j’adore, mais l’intention n’est pas la même. Je vois encore trop de séances où les élèves peinent à suivre un cours et ne comprennent pas le rôle de la posture et comment la ressentir. Pour aller plus loin on peut parler de yoga thérapeutique mais n’étant pas des soignants nous préfèrerons parler de yoga individuel, à différencier du yoga en cours particulier.
Je retrouve mes élèves plusieurs fois par an autour d’ateliers et de séance un peu plus longue qui explore une thématique ou une énergie en cours. J’organise un week-end par an dans la Drôme avec une amie professeure, la thématique de cette année est Yoga et Mantra. D’autres séjours vont voir le jour dans le Vercors : pour l’automne avec mon mari qui est kinésithérapeute, nous
aimerions marier nos deux approches autour du bien-être corporel et de bain en milieu naturel pour se reconnecter à nos sens sans surstimulation sensorielle. Des séjours à l’étranger sont en gestations, au près d’une nature abondante et d’une accompagnatrice en montagne, une coureuse de fond française, spécialisée dans le trail et l’ultra-trail afin d’associer randonnée et pratique de
reconnexion aux souffles.
Les consultations individuelles se font en présentiel en Isère (Vinay), ce sont des consultations de prévention que je mets en place depuis 3 ans maintenant. La dénomination va changer pour devenir un bilan ayurvédique mais l’intention reste la même. Je communique peu dessus sur les réseaux, je n’ai pas passé le cap du rdv en ligne même si je l’ai déjà fait sur demande, j’aime rencontrer la personne. Si la demande est là j’ouvrirai peut-être des créneaux en ligne à la rentrée prochaine.
Il y a une consultation initiale qui dure 1h30/2h et des consultations d’approfondissements de 45min/1h. Un suivi sur la durée est recommandé. Rare sont les personnes qui trouvent toutes leurs réponses et solutions en 1 seul rdv. On est souvent confronté à plein de questions et à nos quotidiens cycliques qui remettent en question les changements à opérer. Et c’est LA qu’il faut être
accompagné. C’est le cap à franchir pour aller vers plus de confiance et ne pas s’arrêter à un sentiment d’échec. De la même façon ce qui fonctionne à un instant T n’est pas un remède miracle, cela demande une compréhension sur le long terme. C’est le rôle du thérapeute, d’être avant tout un éducateur, d’éveiller la curiosité et l’envie d’en savoir plus et d’expérimenter.
As-tu une problématiques qui revient très souvent lorsque des client.e.s viennent te voir ?
Si je dois reprendre les derniers suivis :
- Syndrome du côlon irritable
- Surpoids et polypathologies
- Burn-out (yoga individuel)
- Douleurs dos et anxiété liée à l’activité professionnelle (yoga individuel)
- Travail sur l’ouverture de hanche pour une future professeure de yoga (yoga individuel)
- Préménopause
- Problématique de RGO
- Allergies saisonnières
Je dirai qu’il y a toujours un besoin de rééquilibrer l’alimentation. Beaucoup sont perdues, ont passés des années à suivre des programmes de diète, à perdre, à reprendre, à compter et à mesurer. Elles ne savent plus s’écouter (j’ai essentiellement des femmes). Elles lisent tout et son contraire et il faut déconstruire pour reconstruire. Il y a la base qui est essentielle, la généralité des
recommandations du plan national nutrition santé, puis vient s’ajouter les bouquins, les conseils de la diététicienne, de la naturopathe, de l’ostéo formé à l’alimentation du sportif, du micro- nutrionniste, les conseils par millions sur les réseaux, les régimes spécifiques, les méthodes, les nouvelles études, les lobbys, les magazines féminins, … et on passe sa vie à chercher du miraculeux.
Mais il n’y a pas de remèdes miracles uniques. Chacun vous parlera avec aplomb et certitude en critiquant son prédécesseur ou tout avis contraire.
Je pense que j’ai tout testé : Vegan, Végé, Seignalet, Crudivorisme et maintenant j’intègre la vision ayurvédique… au fil des ans et des expériences. Si il y a une ressource qui avec le temps me paraît adaptée à nos latitudes, complète et avec des retours sérieux et scientifiques c’est l’alimentation
méditerranéenne.
Autrement chaque personne qui vient meconsulter à déjà un pied dans un parcours médical. Mais le dénominateur commun est l’anxiété, l’accélération de nos modes de vie, le manque d’écoute de ses signaux et symptômes.
As- tu un avis / un retour d’expérience sur l’importance d’une bonne respiration au quotidien pour la santé ? Quels sont ses effets bénéfiques ?
Pour reprendre la fin de la question précédente, la réponse est dans la respiration. Il y a un ouvrage que je vous recommande : « L’incroyable pouvoir du souffle » de Stéphanie Brillant.
Et pour répondre à cette question je te mets un extrait d’un mémoire que j’ai effectué sur le lien entre le sommeil et le yoga :
La respiration est la seule fonction du système nerveux autonome que l’on peut commander.
Quand on sait que la respiration à un impact sur le cœur, le nerf vague, l’oxygénation, les échanges cellulaires, l’humeur, l’élimination, le stress et par conséquent l’endormissement, il est primordial de faire un arrêt sur image sur un peu de physiologie.
Afin de saisir au-delà de l’expérience, mais par la connaissance, l’intérêt de toutes les techniques respiratoires dont la science du yoga et du pranayama regorge.
Elle a donc 2 modes de fonctionnement :
- Respiration volontaire, sur laquelle on peut agir grâce à notre cortex cérébral, en conscience.
- Régulation non volontaire, plus archaïque (non conscientisée) : gérée par le bulbe rachidien et le cerveau limbique (siège des émotions). Quand il y a variation émotionnelle, il y a variation de la respiration. La respiration automatique est en lien également avec l’hypothalamus (responsable des changements hormonaux).
Nous pouvons observer la dynamique du souffle : - Inspiration : le diaphragme se contracte vers le bas, le ventre se gonfle ;
- Expiration : le diaphragme se relâche, le ventre se contracte ;
Dans le même temps, l’échange cellulaire et la production d’énergie à lieu via les poumons, le cœur, et la circulation sanguine : - Oxygénation (entrée O2) et production d’ATP qui est le fuel, la source d’énergie métabolique ;
- Rejet de CO2 (dioxyde de carbone) qui est un déchet du métabolisme au niveau tissulaire et cellulaire.
Le rôle de la respiration est donc d’apporter les bonnes quantités d’oxygène et de CO2 en fonction de comment le corps est mobilisé.
L’Oxygénation des cellules génère de l’énergie dans les mitochondries. Le glucose et l’oxygène forment du CO2, de l’eau et de l’ATP (énergie).
L’énergie dans notre corps vient à 70% de notre respiration, d’où l’importance de bien respirer.
Ce n’est qu’un premier argument, on peut aller encore plus loin. Les yogis l’expérimentent et le transmettent sous la science du Pranayama depuis plusieurs millénaires.
L’exemple que j’aime donner à mes élèves c’est d’observer la respiration qui se modifie quand on est aux prises avec une émotion forte : pleurs, tristesse, peur, grande joie et orgasme. Si elle est modifiée sous un état émotionnel alors l’inverse est vrai aussi, on peut induire l’état émotionnel
grâce à la respiration. C’est la base de la sophrologie qui puise sa sagesse en grande partie dans les pratiques yogiques.
Pourquoi doit-on manger plus lentement et bien mastiquer ? Qu’est-ce que ça change ?
La digestion commence dans la bouche, je dirai même encore avant, quand la faim et les sens qui s’éveillent en préparant la nourriture déclenchent la salivation. Je ne suis pas pour l’adage : « Tu es ce que tu manges » mais plutôt pour « Tu es ce que tu digères ».
C’est là que commence l’ouvrage « Le charme discret de l’intestin » de Giulia Enders.
La mastication est la première étape de réduction de la matière grossière, de brassage et découpage du bol alimentaire, avant qu’il poursuive son chemin le long du tractus digestif et qu’à chaque étape réduction et absorption aient lieues.
Cette étape prépare les autres et préserve notre énergie.
J’aime dire qu’idéalement on devrait déglutir de la purée pour bébé. Certaines personnes voient disparaitre constipation, gonflements, gaz et ballonnements juste en ralentissant le rythme, en mâchant longuement, et ce, à chaque repas. C’est bluffant.
Si tu savais le nombre de fois où l’on me dit : je n’ai pas le temps. Et donc du coup est ce qu’il paraît plus sensé d’absorber entrée/plat/dessert en 15 minutes ? ou de favoriser un plat en 15 minutes et bien le mâcher ?
Je suis la première à aller trop vite, j’ai remarqué que manger avec mes enfants me fait accélérer le processus du repas. On revient à cette notion de conscience à chaque instant, c’est un rappel que l’on doit se faire, la mastication reconnecte à l’instant de la prise du repas.
Tu pratiques l’éco-infirmerie, je n’en avais jamais entendu parler ; qu’est-ce que c’est ?
L’Eco-infirmerie est le nom que j’ai donnée à mon auto-entreprise en 2020. Ce nom est né suite à la Formation en santé environnementale que j’ai effectuée auprès de l’IFSEN (institut de formation en
santé environnementale). Créée par Philippe Perrin et sa vision initiale d’un infirmier en santé environnemental ou Eco-infirmier.
Un soignant qui peut accompagner le patient dans sa compréhension du lien entre sa santé et l’environnement. C’est une formation riche et percutante où l’on aborde les perturbateurs endocriniens, les OGM, les additifs alimentaires, les cosmétiques, les ondes, la radioactivité, la qualité de l’air, … Aujourd’hui cette formation est ouverte à tous, pas qu’aux soignants ou infirmiers et c’est une chance. Professionnels de la petite enfance, journalistes, médecins, infirmières, naturopathes, … peuvent se côtoyer dans une session de formation et cela remet le lien à l’environnement au centre du débat. De belles initiatives voient le jour dans différents secteurs d’activité après avoir rencontré Philippe.
A l’époque je n’ai pas trouvé ma place en service hospitalier, ce n’est pas ma vocation et j’ai un problème avec la construction de la hiérarchie telle qu’elle est aujourd’hui. Mon souhait était de faire de la prévention et j’ai créé mon activité sur mesure. J’avais en tête l’idée d’une boîte à outil en santé environnementale pour faire les bons choix pour nos vies, nos proches, nos enfants sur
tous nos biens de consommations et l’alimentation.
Aujourd’hui j’utilise toujours cette base de connaissance mais c’est le Yoga et l’Ayurveda, mes deux boîtes à outil infinies qui me permettent de toucher le cœur des autres sur l’importance du lien au vivant. Ma voie de communication et ma sensibilité sont plus subtiles, plus intérieur et moins scientifique dans l’approche. Je préfère aujourd’hui parler aux cœurs qu’aux cerveaux.
Le nom a changé, de l’Eco-infirmerie je suis passée aux Rituels d’une Yogini. Je fais toujours la même chose, c’est juste l’emballage qui change. Mais je me sens plus à l’aise, plus alignée avec mon rôle dans le collectif.
Que penses-tu du fait de jeûner ? L’as-tu déjà fait, le recommandes-tu dans certaines situations ?
Le jeûne est une thérapie. Et comme toute thérapie elle doit être encadrée par un professionnel formé à cette approche et avoir l’accord d’un professionnel de santé. C’est très important aujourd’hui de connaître son niveau d’énergie avant d’entamer un jeûne. Ce n’est pas adapté à tout le monde et un jeûne doit être préparé avec une descente alimentaire
Je différencie le jeûne long, d’un jeûne d’une journée et le jeûne sec du jeûne hydrique. Je ne considère pas les monodiètes comme des jeûnes sauf pour le jeûne Buchinger qui inclue jus et bouillon.
J’ai déjà jeuné, seule, avec préparation et soutien pendant une semaine ou d’un à deux jours spontanément. Je le recommande facilement sur une journée ou de façon intermittente pendant un temps et/ou une fréquence donnée. Tout dépend du besoin et de l’individu, de son environnement et de sa profession.
S’il n’y a pas de contre-indications (voir avec un professionnel), jeuner une journée ou de façon intermittente peut se faire très spontanément et de façon intuitive. C’est d’ailleurs ce que l’on fait naturellement lorsqu’on est malade et que l’on ne peut rien avaler, ou bien après de longs repas de fêtes.
Ce que je propose plus facilement aux changements de saisons idéalement, ce sont des monodiètes au cours de Détox Douce, qui s’adapte facilement à beaucoup de personnes avec moins de contre- indications.
Je déconseille de jeûner l’hiver. Le corps a besoin de construire du tissu et de ressources énergétiques.
Qu’utilises-tu comme produit de beauté, pour ta peau, tes cheveux ?
J’essaye de changer mes habitudes mais pour certains produits je suis encore sur de l’industriel mass marquet.
Le plus simple se sont les savons, aujourd’hui il y a pleins d’artisans avec de belles valeurs, des matières premières de qualité et un label comme Nature et Progrès qui certifie un cahier des charges vertueux.
Douche et visage : Pain de savon et hydrolats de plantes.
Je m’hydrate tous les jours avec de l’huile de sésame sur le corps, en fonction de mes besoins je peux ajouter des synergies d’huiles essentielles et pour le visage je mélange un peu d’aloe Vera et d’huile de sésame.
Je suis une fan des masques à l’argile et du rhassoul pour le visage. Du brossage à sec pour le corps.
J’ai des produits de maquillage pas clean du tout mais je n’ai pas encore trouvé la perle. Je me maquille cependant très peu et surtout pour les occasions ou quand j’ai envie de soutenir ma féminité avec maquillage, bijoux, couleurs et talons. J’ai des élans créatifs et des envies auxquelles je réponds, ça dépend de mon énergie, du temps et de la lumière, pour moi c’est une forme d’expression de mon énergie dans la matière.
Pour les cheveux j’utilise un shampoing/gel douche que je trouve à la Biocoop et qui est utilisé par toute la famille. J’alterne avec des produits de moins bonne qualité que j’utilise depuis longtemps et dont j’aime l’effet sur les cheveux, surtout pour le démêlage. Ma fille à une crinière incroyable, qui demande du temps et du démêlage, j’ai testé beaucoup de marques dites « clean » mais
aucune pour le moment répond au besoin de ses cheveux.
Aujourd’hui, on utilise toutes et tous beaucoup les écrans. Penses-tu qu’il est possible de trouver un équilibre “sain” avec même s’ils dégagent des ondes qui peuvent être nocives ?
C’est possible mais c’est compliqué. Cela demande une vigilance et une remise en question permanente de l’utilisation que l’on en fait. C’est aussi très personnel. Mes conseils sont avant tout de :
- Débrancher le wifi la nuit
- Ne pas dormir avec des appareils en veille, proche de la wifi ou de son téléphone
- Utiliser le mode avion et garder le téléphone hors de la chambre
- Acheter un réveil simple avec une mélodie ou luminosité douce pour sortir du cercle vicieux
où le téléphone devient la lampe de poche, le réveil, la tablette de lecture, … - Désactiver toutes les notifications inutiles
- Faire le tri dans ses groupes Whatsapp
- Utiliser les outils qui affichent le nombre de minutes ou heures passés sur le téléphone et
utilisé les limitateurs. Instagram me prévient au bout de 10 minutes que je suis sur l’appli et
me propose d’éteindre. - Avoir un pot à téléphone à la maison où tout le monde le met en passant la porte de la
maison le soir - Manger sans écran
- Ne pas mettre son téléphone dans la poche, proche des testicules pour les hommes ou du
ventre et de la poitrine pour les femmes - Utiliser le haut-parleur quand c’est possible pour ne pas coller le téléphone sur l’oreille
- S’offrir des Detox et des séjours sans appareils connectés, le nouveau luxe aujourd’hui
Cela change t-il quelque chose de bénir sa nourriture ? Ou l’eau que l’on va boire ? Je pense à la théorie de la mémoire de l’eau qui montre que les molécules peuvent changer selon les vibrations.
Qu’en penses-tu ?
Le pouvoir de l’intention change tout. Dans chaque acte de notre vie. En changeant notre façon de percevoir la vie on change sa relation à la matière et la matière elle-même.
Le style de vie que tu pratiques peut-il aider à se reconnecter à sa féminité ? A mieux vivre ses émotions ?
L’Ayurveda est une grille de lecture du vivant dans toute sa cyclicité. Et le yoga permet l’écoute et l’observation de soi dans un état de pleine conscience.
Tout est cyclique : les âges de la vie, les saisons, le jour et la nuit, la terre autour du soleil et la lune autour de la terre, pulsation cardiaque, contraction et décontraction, fin d’une histoire et début d’une autre et ainsi de suite.
La femme est cyclique par nature dans l’expression même de son intelligence biologique. De l’enfance à la ménopause et chaque fois lors de son cycle menstruel. Ce qui est fascinant est la synchronicité des cycles de la lune et des cycles féminins, une danse cosmique qui n’a pas d’âge.
Cet outil permet d’explorer les différents visages de l’énergie féminine exprimée durant un cycle complet. C’est un outil de connaissance de ses propres rythmes qui devraient être enseigné dès la puberté.
Cela permet d’observer la nature de ses émotions à chaque phase et de comprendre ce qui est nourrit ou ignoré. D’explorer les différentes facettes du féminin et de la féminité au cours de la vie et des cycles.
Comment aimerais tu voir le monde ? C’est quoi un monde idéal pour toi ?
C’est difficile. C’est une question à vrai dire à laquelle je ne saurai répondre. Je pense que le monde est idéal tel qu’il est, il est l’expression de ce que l’on en a fait. Le monde idéal existe dans nos actions individuelles et collectives. Alors je dirai qu’un monde idéal serait le reflet de toutes actions menées par le cœur. Et si on arrive à les mener il sera idéal dans une certaine mesure.
Je suis sûre qu’il est idéal pour certains d’entre nous, dans toute son ambivalence et son lot de souffrances et d’inégalité, il renferme tout autant de beauté et d’actions justes.
Comment les gens peuvent ils te contacter s’ils veulent en savoir plus sur ce que tu proposes ?
Mon premier livre verra le jour d’ici la fin de l’année, on en reparlera à la rentrée. C’est une maison d’édition collaborative, il faut qu’un certain nombre de pré ventes soient faites pour lancer l’édition. Donc qui ne tente rien…
Autrement,
Via le compte instagram @lesrituelsduneyogini
Le site internet www.lesrituelsduneyogini.fr
Par téléphone
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